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Interview du rédacteur en chef du Journal de Gien

Dernière mise à jour : 5 avr. 2020


François Basley

François Basley, rédacteur en chef du Journal de Gien


"Nous sommes les historiens du présent"


Depuis quand êtes-vous au journal de Gien ?

Je suis au Journal de Gien en tant que rédacteur en chef depuis 5 ans.

Qu'avez-vous fait auparavant ?

J'ai été responsable du secteur du Loiret pour la République du Centre pendant 20 ans, j'ai commencé comme correspondant vers Pithiviers, dans la Beauce. J'ai fait des études d'Histoire à l'origine en Normandie.

Quelle est la ligne éditoriale du journal ?

La rédaction n'est pas engagée politiquement, la ligne est simple, elle est territoriale, nous parlons de l'information généraliste dans notre secteur. Les journalistes sont très polyvalents. La cible est les lecteurs locaux, nous faisons d'ailleurs des résultats très importants dans certaines communes, on appelle cela, le taux de pénétration dans une ville, on dépasse plus de 30 % dans nos communes, et même dans Gien.

Pour l'anecdote, quand le journal a été repris, les acheteurs ont été impressionnés par nos chiffres, parmi les meilleurs en France.

Quelles sont les particularités de l'hebdomadaire ?

Le Journal de Gien est l'un des rares journaux en France à comptabiliser plus de ventes en kiosque, que d'abonnés. Cela vient du fait que le journal paré le jeudi, mais est déjà en vente le mercredi après-midi depuis des décennies, cette erreur est restée.

Comme chaque hebdomadaire, nous avons un nombre de lecteurs très supérieur au nombre de tirages. L’espérance de vie du journal est beaucoup plus longue qu’un quotidien.

En outre, le journal résiste un peu par rapport à la crise des journaux papiers en France, car il est bien implanté dans le secteur.

Quel est le modèle économique ?

Aujourd'hui, c'est la pub qui nous rémunère le plus même si le prix de la publicité a baissé, c'est dû aussi à la chute du tirage, on est passé de 20.000 à 12.000 tirages en moins de 10 ans. La vente baisse, la publicité aussi.

Il faut alors se réinventer, se démarquer à l'heure des réseaux sociaux, de l'actualité instantanée. Nous devons raconter des histoires. Nous sommes les historiens du présent. Il faut que l'on apporte une vraie plus-value.


De nombreuses suppressions de postes sont intervenus depuis le rachat par le Groupe Centre-France. De 2.000 à 1.500 salariés, à l'heure actuelle, 500 journalistes travaillent pour le groupe.

Depuis Internet, la presse papier et en chute libre, il tend malheureusement à disparaître, mais je pense que la presse locale sera la dernière à résister.

Des responsables m'ont dit que l'on perdait des abonnés parce qu'en fait, il mourrait.

Quelles sont les innovations que vous avez apportés ?

Déjà, depuis que je suis arrivé, j'ai essayé de renouveler les correspondants pour chacun soit capable d'écrire correctement sur une page. J'ai installé des rubriques hebdomadaires sur des faits divers anciens, comme j'aime bien l'histoire en générale, et je me suis intéressé à l'histoire et des photos anciennes.

Cela marche très bien en famille, justement vu que l’espérance de vie du papier est longue, dès fois j'ai les réponses pour les personnes sur les photos 1 à 2 semaines après. Les gens reviennent ici, en famille, à la campagne pas tous les week-end. Le fait de faire des séries, c'est à la mode.


Après le groupe a fait le choix de privilégier les papiers magazines aux papiers compte-rendus, c'est vrai qu'il faut que l'on se démarque avec des grandes photos, de beaux portraits et sujet magazine pour la der.

Quelle est la singularité de cet actionnariat ?

La fondation Varenne est l'actionnaire majoritaire du Groupe Centre-France, cela n'appartient à aucun grand groupe industriel contrairement à la plupart de ses confrères de la presse nationale ou quotidienne régionale (PQR). Alexandre Varenne est le nom du fondateur de La Montagne en 1919. Leurs parts sont normalement non-cessibles. Un industriel ne peut pas en théorie devenir majoritaire et acheter le groupe.


Reconnue d’utilité publique depuis 1988, la Fondation Varenne œuvre au soutien et à la promotion des métiers de la presse et de la communication auprès des journalistes, des milieux scolaires et des chercheurs, dans la continuité de l’action d’Alexandre Varenne, avocat, journaliste et homme politique majeur du XXe siècle. Voici l'extrait du texte fondateur lu par Marguerite lors du Conseil d'administration du journal La Montagne, le 1er juin 1989. «…La Fondation Varenne est pour moi source de sérénité. Je l'ai voulue et elle devient le principal pilier de la pérennité du journal La Montagne et du groupe Centre-France. Dorénavant, je n'ai plus d'angoisse pour son avenir et ne crains plus les convoitises, tant financières que politiques… »



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